Bloody schizophrenia

Parce que tu veux des sourires feux d'artifices. Histoire de dynamiter tes gouffres amers. Pas te faire ensevelir. Pas te laisser piéger. Au jeu du chat et de la souris t'as décidé de pas te planter. Mais t'as les apparences à dos. Les on dit comme témoins oculaires. Soupirs réprobateurs qui se répondent ad vitam aeternam. Perverse lassitude.

Parce que les horloges sont psychédéliquement inflexibles. A sens unique. Volte face interdit. Cap sur un demain qui sonne tout comme hier. Alors tu figes les pendules. Tu remontes ton réveil. Tic tac. Machine arrière et torsion des aiguilles. Tu te donnes le droit d'oublier. Pas invoquer les adieux décharnés. Stupide nostalgie.

Parce que t'as ces foutues envies d'ailleurs. Ca t'éclabousse le visage. Geyser de pourpre. T'en crèves tellement t'en rêves. Mais t'as la stagnation qui te bouffe les tripes. Pas faite pour l'aventure, little girl. N'empêche que t'y crois quand même. Faut pas tout perdre d'un coup. Que ça se fasse pas la malle bêtement. S'accrocher à en chialer. Chialer à en survivre. Immuable obsession.

Alors tu t'évades comme tu peux. Tant que tu peux. Tu vagabondes sur des nuages d'acide et de feu. Déboussolée, paumée tu t'écorches les pieds. Dans les ronces, dans la poussière. Sur des chemins de traverse. A l'endroit à l'envers. Et tu songes à grandir quand tes larmes ruissellent en vrac. Retenir la leçon une bonne fois. Les réparties cinglantes, face contre terre. Questions éclairs. Réponses galères. En trébuchant du côté de chez le lapin blanc tu penses très fort. Tu focalises d'instinct à t'en exploser les rétines. A t'en déssouder le coeur. T'espères qu'un jour tu sauras où tu vas. Qu'un jour enfin tu seras toi. Dramatique naïveté.

                              Pixies - Where is my mind